Revue de presse du 11 novembre : Les enjeux des élections brésiliennnes

Dimanche 28 octobre, le Brésil a élu Jair Bolsonaro a la présidence. Après une campagne sanglante qui a vu l’opposant principal de Bolsonaro, Lula da Silva du PT (parti do trabajador) mis en prison pour des charges de corruption plus ou moins croyables, et le poignardage de Bolsonaro pendant un rallye dans l’état du Minas gerais, ce candidat d'extrême droite gagne les élections avec 55,13% des voies. Cette victoire s’est faite contre le représentant du PT Fernando Haddad, qui devait être le vice-président de Lula avant qu’il se fasse arrêter. Cette victoire surprenante vient après plusieurs années d’instabilité dans le pays après la destitution de l’ex présidente Dilma Rousseff. Bolsonaro sera donc le premier dirigeant élu depuis plus de 12 ans qui n’appartient pas au PT (le vice-président de Rousseff, Michel Temer a pris le poste de Président pendant le reste du terme de Rousseff). Ce basculement à droite vient après une insatisfaction générale avec le PT qui est perçu comme corrompu, une insatisfaction avec le haut taux de criminalité et l’insatisfaction générale avec l'établissement politique Brésilien après les scandales de corruption de l’année dernière. Bolsonaro, perçu comme ayant les mains propres après les scandales a été donc le meilleur choix pour de nombreux brésiliens. Par contre, de nombreuses personnes sont inquiètes : Bolsonaro a fait de nombreux commentaires Misogynes (il a dit à une ministre qu’elle ne mériterait même pas d'être violée), homophobes, (il a dit qu’il préférerait que son fils meurt dans un accident de voiture qu’il lui dise qu’il est gay) et racistes. Il s’est aussi montré admiratif de la dictature militaire qui gouverna le brésil de 1964 à 1985. En effet, son vice-président est un général retraité de l’armée. Est-il donc un danger pour la démocratie au brésil, où va-t-il parvenir à réformer un pays en crise ? Certainement d’après le journal “The Star” c’est un danger. Je cite “He says democracy doesn’t work but dictatorships do; that protected Indigenous lands should be developed and environmental protections watered down; that he is in favour of torture; that Brazil’s Supreme Court should be stacked in his faveur; and that his political opponents should be shot.” Par contre, Bolsonaro n’est pas seulement un danger pour la démocratie. D’après “The Guardian” il présente aussi un risque pour la population LGBT du Brésil ainsi que pour les femmes, les journalistes et les gens de gauche. Je cite, “more than 70 attacks were recorded against LGBT people, against women, against any opponents of extreme right wing candidates or against journalists.” Par contre, pour de nombreux autres brésiliens, il représente la seule espérance de réformer le système corrompu ou de préserver les valeurs traditionnelles, particulièrement pour les évangélistes qui depuis quelques années forment une minorité qui dans ces dernières élections sont devenus une véritable force politique. En effet, toutes les églises évangéliques du brésil sont en faveur de Bolsonaro et profitent du culte du Dimanche pour prêcher son message aux paroissiens. Bolsonaro, lui même marié à une évangéliste et allant à une église évangéliste depuis longtemps veut beaucoups des mêmes choses que veut cette communauté: l’élimination de l’avortement, l’interdiction du mariage homosexuel et d’autres choses. Ses idées peuvent être vue parfaitement dans son moto de campagne : "Le Brésil par dessus tout et Dieu par dessus tout le monde." D’autres ont voté pour lui simplement parce que ils veulent un homme fort au pouvoir qui ne sera pas corrompu et qui s'oppose à la criminalité.
 

Le president elu du bresil jair bolsonaro formera en janvier un gouvernement atypique avec des hommes pour la plupart denues d experience politique et aux personnalites clivantes

Photo Sud Ouest 

Le New York times écrit, “ Jair Bolsonaro, Brazil’s next president, won over millions of voters by vowing to make it easier for the police to kill criminals and crush the nation’s violent gangs, often flashing a gun sign with his hands. A “good criminal is a dead criminal,” Mr. Bolsonaro said on the campaign trail.” Mr. Bolsonaro a aussi exprimé sa volonté de légaliser le port d’armes à l'américaine. Cette sorte de rhétorique est très résonante dans l’esprit de nombreux brésiliens qui en ont marre de la criminalité très élevée du pays et de la corruption. La revue politico écrit “His rise was powered by disgust with the political system. In particular, many Brazilians were furious with the Workers’ Party for its role in the graft scheme known as “Carwash.” Haddad struggled to build momentum with his promises of a return to the boom times by investing in health and education and reducing poverty.” Par contre, l'élection de Bolsonaro n’est pas seulement un enjeux au Brésil, son élection pourrait avoir des répercussions dans le monde entier. Son élection pourrait tout d’abord avoir un effet dévastateur sur l'environnement. D’après The Guardian, “The policy proposals of Bolsonaro Social Liberal party to halt the demarcation of indigenous lands, open existing reserves to mining and persecute social movements that protect environmental defenders will affect us all. Irreparable damage to the world’s largest rainforest threatens to irreversibly accelerate climate change for future generations worldwide.” De plus peu de temps après son élection, Mr. Bolsonaro a promis de replacer l'ambassade brésilienne auprès de l’israel a Jérusalem. Cela pourrait avoir aussi des effets dévastateurs. On peut lire sur Al Jazeera “Brazil's President-elect Jair Bolsonaro has told an Israeli newspaper he intends to defy the Palestinians and most of the world by moving his country's embassy from Tel Aviv to Jerusalem.” Cette défaillance contre les Palestiniens pourrait contribuer à rendre encore plus tendue la situation Israélo-Palestinienne. En tout cas, certainement cet homme est controversé, mais seul le temps pourra dire ce que son élection entraînera pour le Brésil et le reste du monde.  

 

Francis 

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